C’est quoi la lymphe ?
La lymphe est une sorte de liquide translucide issu du sang qui circule dans un réseau parallèle aux veines : le système lymphatique. On en trouve dans tout le corps, sauf dans le cerveau ! Sur le trajet des vaisseaux lymphatiques, en particulier au niveau des coudes, de l'aine, de l'abdomen, de la poitrine, du cou et des aisselles, se trouvent les ganglions lymphatiques. Leur mission : filtrer la lymphe et éliminer bactéries, virus et autres substances étrangères qui peuvent s'y trouver. La rate, la moelle osseuse, les amygdales et le thymus font également office de filtres et servent d'entrepôts pour stocker nos cellules de défense : les lymphocytes. N'ayant pas le cœur pour assurer le rôle de pompe, contrairement au sang, il faut une journée complète à la lymphe pour faire le tour du corps. D'où l'expression «lymphatique» pour qualifier quelqu'un de lent.
A quoi sert-elle ?
C'est dans le système lymphatique que l'on trouve les globules blancs. Ces soldats de l'immunité sont capables de reconnaître les microbes déjà rencontrés et donc de donner plus vite l'alerte. D'autres globules blancs, les macrophagocytes, sont chargés de capturer et de digérer ces microbes. Le réseau lymphatique joue donc un rôle clé dans notre immunité en transportant les cellules de défense sur le lieu d'une invasion microbienne. Mais on trouve d'autres substances dans la lymphe, comme des graisses, des toxines, de grosses molécules de protéines dont l'organisme veut se débarrasser. A elle seule, la lymphe évacue 75 % des déchets de nos cellules. Elle a donc également un rôle «d'éboueur».
Troubles de la circulation et conséquences
Chaque jour, 8 litres d'eau environ sortent des veines, lavent les cellules et sont ensuite réabsorbés à 90 % par les veines et à 10 % par les vaisseaux lymphatiques. Ce mouvement de lavage quotidien suppose un équilibre parfait. Un déséquilibre hormonal ou une inflammation rendent les vaisseaux capillaires trop perméables. Résultat, les déchets passent dans le système lymphatique, s'y accumulent, et le drainage devient insuffisant. L'hérédité peut expliquer une circulation ralentie.
En cas d'insuffisance veineuse, le système lymphatique prend en charge l'évacuation de l'eau qui circule dans les veines, ce qui conduit rapidement à une saturation du système. L'eau s'accumule et stagne : on parle de rétention d'eau diffuse. Avec, pour conséquence, la formation de cellulite. Quand la rétention d'eau devient visible à l'œil nu et se traduit par le signe du «godet» (quand on appuie sur une zone, un creux en forme de godet persiste pendant quelques secondes), on parle alors d'œdème lymphatique. Celui-ci peut évoluer par poussées.
D'abord, on se réveille avec les paupières gonflées, puis, en fin de journée, ou lorsqu'on reste debout trop longtemps, on a les pieds et les chevilles enflés. Il s'aggrave ensuite par poussées successives déclenchées par les expositions à la chaleur, les modifications hormonales et les longs trajets en avion. «On a tout intérêt à traiter un œdème lymphatique, sinon, au fil des années, il devient de plus en plus volumineux», prévient le Dr Blanchemaison, phlébologue. On perd de vue l'os de son poignet ou de sa cheville selon la localisation de l'œdème. Enfin, en cas de stagnation prolongée de la lymphe, les vaisseaux sont comprimés et risquent de s'inflammer : c'est la lymphangite, très douloureuse, et souvent accompagnée de fièvre. C'est ce qui arrive souvent aux mères quand elles cessent d'allaiter trop brutalement.
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