dimanche 11 juin 2017

Qu'est-ce que la lymphe et le lymphoedème ?



Définition
La lymphe est un liquide organique jaunâtre ou incolore qui occupe les espaces intercellulaires et circule dans les vaisseaux lymphatiques.

Elle est le véritable milieu intérieur dans lequel baignent les cellules.

C'est un liquide intermédiaire entre le sang et les constituants des cellules: elle est riche en protéines et en lymphocytes (cellules de l’immunité).

Le lymphœdème est une augmentation de volume d’une partie du corps liée à une accumulation de lymphe dans les tissus sous-cutanés.

Il touche le plus souvent les membres inférieurs ou supérieurs, mais aussi la face, le tronc ou les organes génitaux.

De façon générale, un lymphœdème n’est pas douloureux, il entraîne, quand il est important, des lourdeurs du membre, des douleurs articulaires et/ou rachidiennes.

Il modifie l’image corporelle et peut générer un handicap avec un retentissement sur la vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle avec altération de la qualité
de vie.
Lorsqu’il devient douloureux, il faut rechercher une surinfection, une thrombose veineuse profonde, une affection tumorale et, en cas de lymphœdème secondaire, une récidive cancéreuse mais aussi une radiculalgie, une artérite ou une sténose veineuse post-radique.

Le rôle du système lymphatique
Le système lymphatique sert à éliminer
les déchets provenant du métabolisme de nos cellules, c'est-à-dire évacuer par un système de canaux de plus en plus gros les déchets, les virus, les bactéries, les grosses protéines et l’eau accumulés dans les tissus.
Il transporte aussi les anticorps et les macrophages, nécessaires à la défense contre les infections.

Ainsi lors d'une infection quelconque, l'agent infectieux se retrouve très rapidement dans la lymphe, avant d'arriver au niveau d'un ganglion lymphatique, où se concentrent les lymphocytes, cellules immunitaires qui vont détruire cet agent infectieux.

Le fonctionnement du système lymphatique
Le système lymphatique (80% du réseau est superficiel, 20% profond) par son anatomie et sa fonction dans l’organisme peut se comparer à un réseau maillé, comme un filet de pêche, immédiatement sous la peau qui récupère l’excédent liquidien et les toxines qu’ils envoient dans des vaisseaux plus gros, situés en profondeur et qui sont pourvus d’un systèmes de valvules comme les veines.
Ces vaisseaux vident leur contenu dans les nœuds ganglionnaires, véritables réservoirs qui filtrent, nettoient et renvoient la lymphe épurée dans la circulation veineuse. Les ganglions superficiels sont situés à la racine des membres et dans le plan profond surtout près des viscères. 

Les ganglions sont de véritables usines de traitement de déchets que véhicule le système lymphatique. La circulation lymphatique superficielle est parallèle au système veineux superficiel, c’est une circulation dite de retour.
Tout le corps, à l'exception du cerveau dispose de réseaux de vaisseaux lymphatiques parallèles aux veines.

La lymphe venant des membres inférieurs, l’hémi-corps gauche et le membre supérieur gauche circule par le canal thoracique, rejoint la veine sous-clavière gauche pour rejoindre le cœur. 

La lymphe drainée par le membre supérieur droit et l’hémi-thorax droit rejoint la grande veine lymphatique qui se jette dans la veine sous-clavière droite avant de rejoindre le cœur.
A la différence du réseau sanguin, le système lymphatique ne comporte pas d'organe assurant le rôle de pompe.

La circulation résulte des mouvements du corps, des contractions des muscles, des contractions des fibres lisses des parois des vaisseaux lymphatiques, et le fait que les plus gros vaisseaux possèdent des valvules pour empêcher le reflux. 

Si les mouvements du corps ou l'activité physique s'intensifient, la lymphe circulera plus rapidement : il circule approximativement 100 ml de lymphe par heure dans le canal thoracique d'un homme au repos alors que durant un exercice, ce flux peut être 10 à 30 fois plus élevé.

Au contraire, l'immobilité prolongée entrave le drainage de la lymphe.

Physiopathologie des lymphoedèmes
L’accumulation de lymphe dans les tissus entraîne une modification de ceux-ci : la peau devient plus épaisse avec parfois des amas de graisse, les macrophages stimulent la
production de collagène et le développement d’une fibrose cutanée.
Les bactéries se multiplient et favorisent les poussées infectieuses, qui sont une source d’aggravation du lymphœdème.

Etiologie des lymphœdèmes
Selon la cause on distingue les lymphœdèmes primaires et secondaires :
Le lymphœdème primaire est lié à une malformation constitutionnelle du système lymphatique (dysplasie, aplasie, dilatation des voies lymphatiques ou fibrose des ganglions). Il fait partie des maladies rares.
Il est soit familial, congénital (Nonne-Milroy) ou familial non congénital (Meige) soit sporadique.
Il atteint de façon prépondérante les membres inférieurs. Il apparaît précocement : in utero, à la naissance, dans les années suivantes (entre 2 et 35 ans) avec un pic de fréquence à la puberté ou plus tardivement (après 35 ans). 

Approximativement, l’incidence est de 1 personne sur 10 000 avant 20 ans, avec une prédominance féminine (2/3 des cas).

Le lymphœdème est uni ou bilatéral, plus rarement associé à un lymphœdème des organes génitaux, des membres supérieurs ou de la face. 

Chez l’enfant, de façon très rare, il peut être accompagné par d’autres malformations vasculaires, ou non (syndromes de Turner, de Klinefelter, de Noonan, de Klippel-Trénaunay, de Parkes-Weber, des ongles jaunes, trisomies 21, 13,18, …).
Le lymphœdème secondaire  est dû à la destruction ou à l’obstruction du réseau lymphatique (curage ganglionnaire, exérèse chirurgicale, radiothérapie, obstruction par cellules tumorales ou filaires, traumatisme, évolution de certaines insuffisances veineuses).
Le lymphœdème secondaire des membres supérieurs, après un traitement d’un cancer du sein est le plus fréquent dans nos régions. La fréquence va de 5 à 20% dans les études les plus récentes, jusqu’à 50% dans les études datant de plus de 20 ans.

La survenue d’un lymphœdème secondaire aux membres inférieurs après traitement d’une néoplasie n’est pas négligeable. 

L’étiologie dominante est le traitement des cancers de la région pelvienne : cancer du col utérin, endomètre, ovaire, vulve, vessie, prostate, lymphomes, cancer du testicule.

Il y a très peu de données épidémiologiques concernant les lymphœdèmes.

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