La compression médicale dans le traitement du lymphœdème - Fiche BUTS
Date de validation
décembre 2010
décembre 2010
Le lymphœdème peut entraîner un handicap fonctionnel important et une altération marquée de la qualité de vie. Il est essentiel de la diagnostiquer et de le prendre en charge au plus tôt afin de ne pas le laisser s’installer.
Avec les mesures hygiéno-diététiques, la compression est un élément clé du traitement. Le traitement compressif utilise principalement des bandes, des bas ou des manchons, parfois des vêtements compressifs. Ces dispositifs ont fait l’objet d’une évaluation par la HAS.
Quelle que soit la localisation du lymphœdème, la thérapie décongestive se déroule en deux phases : réduction du volume puis phase de maintien.
Cette fiche présente de manière synthétique les indications des différents dispositifs, ainsi que leurs contre-indications.
Avec les mesures hygiéno-diététiques, la compression est un élément clé du traitement. Le traitement compressif utilise principalement des bandes, des bas ou des manchons, parfois des vêtements compressifs. Ces dispositifs ont fait l’objet d’une évaluation par la HAS.
Quelle que soit la localisation du lymphœdème, la thérapie décongestive se déroule en deux phases : réduction du volume puis phase de maintien.
Cette fiche présente de manière synthétique les indications des différents dispositifs, ainsi que leurs contre-indications.
Le lymphœdème est dû
à un dysfonctionnement
du système
lymphatique entraî- nant une augmentation de volume d’un ou plusieurs membres et/ou
des
organes génitaux
externes. Avec les mesures hygiéno-diététiques,
la
compression est un
élément clé du traitement. Les
dispositifs utilisés (bandes, bas
et manchons)
ont fait l’objet d’une évaluation par la HAS.
Causes et complications du lymphœdème
Les causes des troubles lymphatiques responsables du lymphœdème
sont variées :
• la grande majorité des lymphœdèmes sont
secondaires à une atteinte du système lymphatique gênant la circulation :
cancer, chirurgie, radiothérapie, curiethérapie,
traumatisme, filariose
lymphatique ;
• le cancer
du sein et son traitement
représentent la cause principale des lymphœdèmes
du membre supérieur ;
• les
lymphœdèmes
primaires relèvent d’une anomalie
constitutive sans cause connue. Ils peuvent toucher un seul ou les deux membres inférieurs. Ils sont isolés et sporadiques, mais il existe de rares formes familiales.
• Le lipœdème (dû à une obésité) et l’œdème provoqué par une insuffisance veineuse
ne sont pas des lymphœdèmes à proprement parler.
• Le lymphœdème peut entraîner un handicap fonctionnel important et une altération marquée de la qualité
de vie. Il peut se compliquer, notamment
d’érysipèle.
• Il ne faut pas laisser le lymphœdème s’installer. Il est essentiel de le diagnostiquer et de le prendre en charge au plus tôt.
Les mesures hygiéno-diététiques sont capitales
Elles sont toujours associées à la compression
médicale
Il s’agit notamment
de mesures de prévention de l’aggravation ou des complications du lymphœdème :
• précautions contre les portes d’entrée infectieuses (mycoses interdigitales) ;
• soins de la peau et des phanères ;
• gymnastique et mobilisation douce ;
• réduction du poids en cas de surpoids ;
• éventuellement drainage lymphatique manuel.
•
Les mesures hygiéno-diététiques et la compression nécessitent une éducation du patient par chacun des intervenants.
Les dispositifs de traitement
compressif
Le traitement
compressif utilise principalement des bandes, des bas ou des manchons :
• les bandes sont préférables dans les utilisations de courte durée (quelques jours à quelques semaines) ;
Dans cette indication, il peut s’agir de bandes sèches inélastiques (< 10 % d’allongement)
ou de bandes sèches à allongement court (10 à 100
%),
La réalisation du bandage peut demander
l’utilisation de bandes de maintien et/ou de dispositifs
de capitonnage (mousse, coussins, ouate) pour protéger la peau et pour
uniformiser la pression (ou, en cas de méplat, pour augmenter
la pression locale).
• les bas
(chaussettes, bas-cuisse, collants) ou les manchons sont mieux adaptés à
une utilisation à long terme ;
Il n’y a pas
de différence d’efficacité démontrée entre les différents types de bas,
L’obtention d’une pression efficace peut exiger la superposition de plusieurs bas
ou l’utilisation d’un enfile-bas.
• Des vêtements
compressifs (panty) peuvent être utilisés dans certaines indications.
• Les bandes adhésives ou cohésives, les bandes enduites, les bandes sèches à allongement long
(> 100 %) et les bandages multitypes commercialisés en kit ne sont pas indiqués dans le traitement du lymphœdème.
La compression est un élément
clé du traitement
• Elle est toujours associée aux règles hygiéno-diététiques.
• La thérapie décongestive se déroule
en
deux
phases : une phase de réduction du
volume et une phase de maintien.
Lymphœdème
du membre supérieur
|
|
Phase de réduction du volume
Au moins 5 jours par semaine pendant
1 à 6 semaines
|
• bandes sèches à allongement court ou inélastiques et dispositifs de capitonnage (manchon en deuxième intention)
• utiliser la pression
maximale tolérée
|
Phase de maintien
Traitement au long cours avec réévaluation régulière du rapport bénéfices/risques
|
• manchon de 15 à 20, 20 à 36 ou >
36 mmHg (bandes
sèches éventuellement*)
• utiliser la pression
maximale tolérée
|
► Préférer un manchon avec main attenante (si
cela est compatible avec l’activité quotidienne).
* Bandes
sèches en deuxième intention ou, si besoin,
en complément du manchon, pour
des
bandages nocturnes.
Lymphœdème
du membre inférieur
|
|
Phase de réduction du volume
Au moins 5 jours par semaine pendant
1 à 6 semaines
|
• bandes sèches à allongement cour
t ou inélastiques et dispositifs de capitonnage (chaussettes, bas-cuisse, collants
ou hémicollants, en deuxième
intention)
• utiliser la pression
maximale tolérée
|
Phase de maintien
Traitement au long cours avec réévaluation régulière du rapport bénéfices/risques
|
• chaussettes, bas-cuisse,
collants ou
hémicollants de 20 à 36 ou > 36 mmHg
(bandes sèches éventuellement*)
• utiliser la pression
maximale tolérée : au moins 45
mmHg si possible (éventuellement
par superposition)
|
► Le choix entre
les différents types de bas (chaussettes, bas-cuisse, collants,
hémi- collants) est fonction de la localisation du lymphœdème.
* Bandes
sèches en deuxième intention ou, si besoin, en complément du bas, pour des
bandages nocturnes.
Certains lymphœdèmes
peuvent nécessiter l’utilisation de vêtements compressifs (panty) :
• lymphœdèmes proximaux,
pubiens ou sus-pubiens, ou touchant la région fessière ;
• lymphœdèmes chez les patients obèses ;
• lymphœdèmes et malformations vasculaires de l’enfant (où l’on peut aussi utiliser des bandes inélastiques ou à allongement court).
Contre-indications de la compression médicale
Les contre-indications absolues de la compression médicale sont :
• l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) avec indice de pression systolique (IPS) < 0,6 ;
• la microangiopathie diabétique évoluée (pour une compression > 30 mmHg) ;
• la phlegmatia cœrulea dolens (phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle)
• la thrombose septique.
Une réévaluation régulière du rapport bénéfice/risque s’impose en cas de
:
• AOMI avec IPS entre 0,6 et 0,9 ;
• neuropathie périphérique évoluée ;
• dermatose suintante ou eczématisée ;
•
intolérance aux fibres utilisées.
La HAS a mené cette évaluation à partir de l’analyse des données scientifiques identifiées par une revue
détaillée de la littérature, de
l’étude des données fournies
par les fabricants et de l’avis d’un groupe de professionnels constitué de médecins praticiens généralistes et spécialistes ainsi que d’orthésistes.
À la date d'élaboration de ce document, les modifications proposées par la HAS ne figurent pas sur la liste des produits et prestations remboursables. Par ailleurs, ces propositions sont susceptibles d'évoluer en fonction de données nouvelles
que la HAS pourrait être amenée à examiner.
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